Papillomavirus humain (HPV)

Les papillomavirus humains, également appelés HPV, sont des virus très répandus qui infectent notamment la peau et les muqueuses du corps humain. Ils peuvent toucher les zones intimes (vulve, vagin, col de l’utérus, anus et pénis) et la sphère ORL (bouche et gorge).

Le papillomavirus humain (HPV) est la principale cause d’infection sexuellement transmissible (IST) d’origine virale et regroupe plus de 150 types. Si certains sont responsables d’infections bénignes, d’autres types sont responsables de cancer du col de l’utérus.

Transmission directe :

La transmission se fait essentiellement par contact sexuel, même sans pénétration. Le contact peau à peau des organes sexuels peut suffire à contaminer le partenaire. Le virus HPV est très contagieux.

Le risque de contamination est maximal au début de l’activité sexuel chez l’homme ou la femme.

 

Les facteurs de risque sont les suivant :

   – Âge des premiers rapports sexuels

   – Nombre de partenaires sexuels

   – Association à d’autres IST

   – Immunodépression

   – Tabagisme

Les virus HPV à faible risque oncogène peuvent coexister avec ceux à haut risque oncogène.

 

Transmission indirecte :

Du fait de sa grande résistance aux conditions environnementales, le papillomavirus peut résister dans l’eau, des serviettes de toilettes, bains, saunas…

Le virus HPV est responsable d’infections le plus souvent bénignes et asymptomatiques.

 

Selon le type, les lésions associées sont diverses : condylomes, verrues cutanées, papillomatose orale ou cancers du col de l’utérus, anal, vaginal ou de la vulve pour les types à haut risque oncogène.

 

Le virus peut provoquer des lésions qui apparaissent quelques mois après contamination mais dans certains cas, les manifestations peuvent survenir des mois voire des années après, on parle de latence. Le virus est présent mais sommeille.

 

Condylomes :

Les condylomes sont de petites lésions des muqueuses qui peuvent prendre plusieurs aspects :

   – Les condylomes acuminés : prennent l’aspect de petites verrues ou d’excroissances en forme de chou-fleur, plus familièrement appelées « crêtes de coq » et de couleur rosée. Les lésions peuvent être isolées ou regroupées sur une même ou plusieurs localisations.

   – Les condylomes papuleux : prennent l’aspect de petites saillies fermes (papules) de couleur peau ou rosées, isolées ou confluentes.

   – Les condylomes plans : prennent l’aspect de taches planes (macules) de couleur rouge ou peau. Ils ne sont donc pas toujours visibles.

Ils sont localisés au niveau génital ou anal et sont le plus souvent indolores. Ils peuvent être internes ou externes. Selon les pratiques sexuelles, il est possible que les condylomes soient localisés au niveau de la bouche.

Les lésions peuvent régresser mais souvent leur nombre et leur taille tend à augmenter.

 

Cancers du col de l’utérus :

Dans le cas des types HPV-16 et HPV-18, responsables du cancer du col de l’utérus, les symptômes sont directement liés aux lésions précancéreuses à un stade avancé et se manifestent par :

   – Saignements vaginaux anormaux : en dehors des règles ou lors des rapports sexuels

   – Douleurs dorsales, dans la jambe ou au niveau du bassin

   – Perte d’appétit et perte de poids

   – Fatigue

L’évolution du cancer se fait sur 15 à 20 ans.

Il n’existe pas de diagnostic par prise de sang.

 

Condylome :

Le diagnostic de condylome repose sur l’examen clinique du patient. L’aspect des lésions permettant de confirmer le diagnostic.

 

Cancer du col de l’utérus :

La recherche de papillomavirus se fait à partir du frottis cervico-vaginal (FCV).

C’est l’ADN du virus qui est recherché pour les génotypes responsables de cancer du col de l’utérus.

Le dépistage est pris en charge par la sécurité sociale pour les frottis présentant des anomalies cellulaires douteuses, on parle de frottis ASC-US.

La transmission in-utéro est peu fréquente mais existe.

Au cours de l’accouchement, le risque de transmission est plus important pour les jeunes femmes présentant des lésions types condylomes acuminés, mais n’est pas obligatoire.

Le virus HPV contamine le plus souvent les tissus respiratoires mais des lésions anales ou génitales sont possibles.

Condylome :

Selon la taille et la localisation du condylome, différents traitements peuvent être envisagés.

Pour un condylome de petite taille, une crème à usage locale suffit. Pour les condylomes plus importants, il est possible d’avoir recours à la cryothérapie, l’électrocoagulation, le laser ou la chirurgie.

Dans tous les cas, une disparition du condylome n’exclut pas une récidive car le virus reste présent. Seule la lésion est traitée.

Le partenaire devra être examiné et traité le cas échéant.

 

Cancer du col de l’utérus :

Le traitement est fonction de l’étendue du cancer.

La tumeur peut se limiter au col de l’utérus ou diffuser aux organes voisins (vagin, vessie…) ou distants.

En dehors d’une simple surveillance, le traitement repose par ordre croissant d’étendu de la tumeur sur la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.

Un traitement précoce permet de prévenir 80% des cancers du col de l’utérus.

Deux vaccins existent en France.

L’un est bivalent, c’est-à-dire qu’il protège contre deux types : HPV-16 et HPV-18 à haut risque oncogène. L’autre est quadrivalent et permet de se protéger contre quatre types : HPV-6, HPV-11 responsables de condylomes et les types HPV-16 et HPV-18.

 

Condylomes :

L’usage du préservatif permet de protéger le partenaire. Il faut cependant garder à l’esprit qu’un contact des organes sexuels peut suffire à contaminer le partenaire même en l’absence de pénétration.

 

Cancer du col du l’utérus :

La vaccination permet de se prémunir des risques d’infection par HPV-16 et HPV-18. La vaccination doit se faire chez les jeunes filles entre 11 et 14 ans avant le début de l’activité sexuelle.

A partir de 25 ans, il est recommandé de réaliser un frottis cervico-vaginal tous les 3 ans.

En 2012, dans le monde, 270.000 femmes sont décédées d’un cancer du col de l’utérus et 445.000 nouveaux cas ont été recensés.